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ZHA
Riwang
Fabriquant de pinceaux
Je suis né dans le village de Zhaji, au sud
de la province de l'Anhui. Je représente la
13e génération des Airitang. Après
la fin de mes études secondaires, je suis entré
en apprentissage dans une fabrication des pinceaux
de Xuan.
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Je me rappelle souvent de mon maître, c'était
un vieux monsieur âgé originaire de Yangzhou.
Il était très attentionné avec moi et
m’a appris non seulement le savoir-faire du métier,
mais aussi comment mener sa vie. Il était comme un
père pour moi.
La fabrication des pinceaux est très compliquée,
elle demande un grand nombre d’opérations différentes.
Chacune d'elles est importante. Bai Juyi, grand poète
de la Dynastie des Tangs, a décrit la complexité
de ce travail dans un poème : « pour
faire un pinceau, on a dû faire une sélection
parmi des dizaines de millions de poils », il souligne
également la dureté du travail : « la
légèreté des poils ne cache pas le poids
du travail ».
Avec l’aide de mon maître, après plusieurs
années d’apprentissage, j’ai pu assimiler
toutes les opérations de la fabrication d'un pinceau.
L’année où la Chine fêtait le 20e
anniversaire des réformes de son ouverture au monde,
je suis rentré dans mon pays natal à Zhaji pour
monter mon propre atelier. Je l’ai nommé Airitang
en l’honneur de mes ancêtres et de Zhaji, cette
terre qui m’a nourri et m’a élevé.
Avec le développement de la région, de plus
en plus d’élèves et de peintres, venus
de tous les coins de Chine, viennent dessiner sa magnifique
nature.
Mes clients ont réagi très favorablement à
mon travail. Je me suis alors aperçu qu'il y avait
un grand désordre sur le marché du pinceau :
la plupart des ateliers ne portent leur attention qu’au
rendement économique et cela a causé une chute
de la qualité. Un vieux peintre de Changzhou, monsieur
YU Desheng, est une fois venu au village pour me dit qu'il
avait cherché plus de 10 ans des pinceaux du type Changfeng
que je fabrique.
J'ai
alors compris que la fabrication des pinceaux chinois dépasse
les simples considérations de gestion. C'est un art,
l'attention de toute une vie. Si je dois faire des pinceaux
pour gagner ma vie, je les dois aussi au monde. Afin d'atteindre
cet objectif j’ai demandé à LIU Xinsheng,
aquarelliste renommé, de me conseiller dans la façon
de mener mon travail.
Après ces années de recherche, mes techniques
se sont beaucoup améliorées. Le pinceau arhat
(Luohan Bi) est un produit aujourd'hui célèbre.
Des commandes me parviennent de tout le pays. Les célèbres
peintres CHEN Ping, TANG Guo, HE Jialin, et les jeunes peintres
KE Yutian, SONG Changqing, XIA Ye, LI Tianhai, sont tous des
clients fidèles. C’est grâce au soutient
de ces clients d'exception que j’ai pu persévérer
dans choix professionnel. Je les remercie bien, et je n’oublierai
jamais ce que mon vieux maître m’a dit : « Faire
ce que les autres n’arrivent pas à faire, faire
que tes produits soient les meilleurs. Avec des matériaux
de qualité, avec ton coeur, fabriquer des pinceaux
de la meilleure qualité possible. »
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